Connaître les intervalles quand on fait du jazz à la guitare, c’est du genre super utile. Que ce soit pour comprendre les accords, les gammes, les modes et les arpèges, pour se retrouver sur le manche, pour la lecture, pour l’improvisation, pour développer l’oreille, pour faciliter la transposition, etc., les intervalles sont de la partie.

Voici les différents points abordés sur cette page :

 

Un intervalle, c’est quoi ?


C’est la distance entre deux notes. Prenons l’exemple suivant : Do – Fa. Si je pars du Do et que je compte chaque note en allant jusqu’au Fa, j’ai : Do – Ré – Mi – Fa → 1 2 3 4. On a donc un intervalle de quatre notes, qu’on appelle une quarte. Donc on peut dire que pour aller du Do au Fa, on monte d’une quarte.

Il y a un nom pour chaque distance entre deux notes, les voici :

  • si l’on compte 1 note, par exemple de Do à Do, on obtient un unisson
  • si l’on compte 2 notes, par exemple de Do à Ré, on obtient une seconde
  • si l’on compte 3 notes, par exemple de Do à Mi, on obtient une tierce
  • si l’on compte 4 notes, par exemple de Do à Fa, on obtient une quarte
  • si l’on compte 5 notes, par exemple de Do à Sol, on obtient une quinte
  • si l’on compte 6 notes, par exemple de Do à La, on obtient une sixte
  • si l’on compte 7 notes, par exemple de Do à Si, on obtient une septième
  • si l’on compte 8 notes, par exemple de Do à Do aigu, on obtient une octave

« Et après m’sieur? » Après, on est au-dessus de l’octave, et l’on parle alors d’intervalles redoublés. Certains sont très utilisés dans le jazz et à la guitare, les voici :

  • si l’on compte 9 notes, par exemple de Do à Ré (1 octave au-dessus), on obtient une neuvième (= seconde + 1 octave)
  • si l’on compte 11 notes, par exemple de Do à Fa (1 octave au-dessus), on obtient une onzième (= quarte + 1 octave)
  • si l’on compte 13 notes, par exemple de Do à La (1 octave au-dessus), on obtient une treizième (= sixte + 1 octave)

« Héé, mais il en manque m’sieur! » Oui, je ne renseigne pas la dixième, ni la douzième et la quatorzième, et ce pour des raisons harmoniques que vous découvrirez plus bas.


 

Les tons et les demi-tons


Si l’on veut mesurer de manière précise un intervalle, on va regarder le nombre de tons et de demi-tons qui le compose. Sur la guitare, si l’on reste sur une même corde c’est très simple :

  • 1 case = 1 /2 ton
  • 1/2 ton + 1/2 ton = 1 ton, donc 2 cases = 1 ton
  • 3 cases = 1 ton + 1/2 ton
  • 4 cases = 2 tons
  • 5 cases = je crois que vous avez compris

Donc, si je veux savoir combien de tons et de demi-tons il y a entre les notes Do et Fa (mon intervalle de quarte, vous vous souvenez?), je pars d’un Do sur le manche de ma guitare et je compte : pour arriver au Fa, il y a 5 cases, donc 5 demi-tons, donc 2 tons et demi. Youpi.

Une autre chose importante à retenir tant qu’on y est, mais je suis sûr que vous le savez déjà, c’est la place des demi-tons dans une gamme majeure : entre la tierce et la quarte, et entre la septième et l’octave. Ailleurs, on trouve chaque fois un ton entre deux notes. Ça vous sera très utile pour la suite.

 

Un qualificatif pour chaque intervalle


Bon, revenons aux intervalles! Do – Ré, ça nous donne une seconde, et Do – Réb c’est aussi une seconde, vu que l’on compte à nouveau deux notes. Mais ce n’est pas la même : l’écart entre Do et Ré est de 1 ton, et entre Do et Réb de 1/2 ton. Avec un qualificatif, on peut identifier de manière précise chaque intervalle.

Pour s’y retrouver, retenez bien les intervalles de la gamme majeure :

  • la seconde, la tierce, la sixte et la septième sont majeures
  • la quarte et la quinte sont justes

Et voilà, emballé c’est pesé. Tout est majeur, tout est juste, du coup ces intervalles sont notés de la manière la plus simple : 2 3 4 5 6 7.

Mais n’en restons pas là, y a pas que les intervalles majeurs et justes dans la vie. Retenez ceci :

  • les intervalles majeurs peut devenir mineurs : – 1/2 ton par rapport à l’intervalle majeur
  • les intervalles peuvent être diminués : – 1/2 ton par rapport à un intervalle mineur ou juste
  • les intervalles peuvent être augmentés : + 1/2 ton par rapport à un intervalle majeur ou juste

Par exemple :

  • seconde majeure – 1/2 ton = seconde mineure
  • septième mineure – 1/2 ton = septième diminuée
  • quarte juste + 1/2 ton = quarte augmentée


 

Tableau des intervalles courants en jazz


Voici les intervalles que l’on rencontre fréquemment dans le jazz :

Tableau des intervalles pour la guitare jazz

A propos de ce tableau, on peut observer que certains intervalles sont « les mêmes » :

  • seconde augmentée = tierce mineure
  • quarte augmentée = quinte diminuée
  • quinte augmentée = sixte mineure
  • sixte majeure = septième diminuée

Le choix du nom de l’intervalle va alors dépendre du contexte : une gamme, une phrase, un accord, etc.

Concernant l’unisson, on utilise ce terme si on se retrouve avec deux mêmes notes. « Hein? » Hé oui, sur la guitare, on peut jouer une même note à plusieurs endroits différents, donc sur des cordes différentes. Par exemple, entre le Do situé à la 1ère case 2ème corde et le Do à la 5ème case 3ème corde, on a un unisson. Mais si vous voyez des petits « 1 » dans les ronds des diagrammes, on dira plutôt basse, ou fondamentale, ou encore tonique.

La notation « 8va » signifie que la note en question se trouve une octave au-dessus, et concerne donc, en plus de l’octave, la neuvième, la onzième et la treizième, qui par rapport à un contexte harmonique deviennent des tensions. Et dans le jazz, on aime les tensions.

Je n’ai pas mis le nombre de tons et de demi-tons, parce que savoir qu’une septième majeure équivaut à 11 demi-tons, soit 5 tons et demi, ce n’est pas indispensable. Par contre, ce que vous pouvez retenir, c’est « l’ordre » des intervalles au demi-ton près : si vous savez par exemple dire qu’en dessous de la quarte juste, c’est la tierce majeure, et au-dessus c’est la quarte augmentée puis la quinte, cela va vraiment vous aider pour la compréhension, la construction et le repérage des accords, des arpèges et des gammes.


 

Deux manières de voir les intervalles


Jusqu’ici, je vous ai présenté les intervalles de manière mélodique : on a deux notes, et on essaie de connaître la distance qui les sépare en lui donnant un nom précis. Point barre. Dans ce contexte, on peut parler d’intervalle ascendant (on part d’une note et monte jusqu’à la deuxième) ou d’intervalle descendant (on part d’une note et on descend jusqu’à la deuxième).

Par contre, dans un contexte harmonique, chaque note va prendre du sens par rapport à un accord, et se définir chaque fois à partir de la basse de l’accord. Les intervalles qui en découlent seront alors tous ascendants : on part de la fondamentale et on observe la distance en montant jusqu’à une autre note.

→ Sur ce site, les chiffres indiqués dans les ronds des diagrammes sont toujours les intervalles par rapport à une fondamentale (d’un accord, d’une gamme, d’un arpège, etc.)

Du coup, la notion d’octave devient plutôt relative, parce qu’on ne sait pas forcément la hauteur de la fondamentale de manière précise ; par exemple, si on regarde les intervalles qu’on a dans un C7, c’est super mais le Do qui est à la basse c’est quel Do ? Grave, aigu ? En fait, peu importe : tous les Do rencontrés sur le manche pourront être la basse ou l’octave. De même, le Mi sera la tierce, et restera la tierce quelque soit l’endroit où il sera joué sur le manche, que ce soit dans l’aigu ou le grave.

C’est pour cette raison que je n’ai pas renseigné plus haut la dixième (tierce + 1 octave), la douzième (quinte + 1 octave) et la quatorzième (septième + 1 octave), car ces trois notes gardent le même nom d’intervalle par rapport à un accord donné, autrement dit, elles restent toujours la tierce, la quinte et la septième. On fera quand même une différence entre la seconde et la neuvième, la quarte et la onzième, et la sixte et le treizième, car leur place et leur sonorité vont être différentes au sein d’un même accord.


 

A quoi ça sert de connaître les intervalles ?


« Oui bon, t’es gentil avec tes intervalles, mais finalement ça nous sert à quoi ? » Hé bien, les intervalles c’est très utile, et sur plusieurs plans :

  • ils aident à comprendre la construction, le nom et le chiffrage d’un accord
  • ils aident à retrouver des accords sur le manche, à mieux les repérer et comprendre leur position
  • ils aident à trouver et inventer des nouveaux accords
  • ils aident à s’y retrouver sur le manche et à mieux le comprendre
  • ls aident à la lecture pour retrouver une note rapidement
  • ils aident à comprendre la construction d’un arpège, d’une gamme, d’un mode
  • ils aident à comprendre la construction d’une phrase, d’une mélodie, d’une improvisation
  • ils aident à développer les improvisations et à donner de nouvelles idées mélodiques
  • ils aident à développer l’oreille de manière générale, à identifier les couleurs des accords et les enchaînements harmoniques
  • ils aident à construire des lignes de basse (walking bass) et des accords avec mélodie (chord melody)
  • ils aident à la transposition, que ce soit une mélodie ou une suite d’accords

Enfin bref, ils sont utiles. Je vous encourage à potasser dessus, à vous mettre les noms, leur succession et leur sonorité en tête, et à les jouer sur votre manche de guitare.


 

Des comptines et des standards pour entendre et retenir les intervalles


Un truc très efficace pour se mettre les intervalles dans les oreilles, c’est de se référer à des airs que vous connaissez, et dont les deux premières notes de la mélodie forment un intervalle particulier. Les comptines, à force de les avoir entendues et chantées des milliers de fois, vous avez les deux premières notes en tête (peu importe la hauteur à laquelle vous les entendez), et ça pourra clairement vous aider à identifier ou retrouver un intervalle.

  • b2 : La panthère rose (oui bon, d’accord, c’est pas une comptine)
  • 2 : Frère Jacques
  • b3 : Smoke on the water (si si, je l’ai appris à l’école quand j’étais petit)
  • 3 : A la claire fontaine
  • 4 : Meunier tu dors
  • 5 : Ah vous dirai-je maman
  • 6 : Savez-vous planter les choux
  • b7 : Maman les p’tits bateaux
  • 8 : Le vieux chalet

« Héé, mais il m’en manque ! » Oh, si peu. Et voici une liste de standards de jazz qui palliera aux absents, avec (presque) chaque fois une version par un grand guitariste de jazz!


 

Sur la guitare, les intervalles ça donne quoi ?


On peut commencer par examiner ce qu’il se passe sur une même corde. C’est la manière la plus facile et la plus claire pour voir un intervalle, puisque dans ce cas, si l’on va vers les aigus, on va à droite sur le manche et basta (pour un droitier). Donc ci-dessous, ma note donnée est le 1. Peu importe son nom, que ce soit Do, Mib ou Fa#, on place cette nom où on veut, à la case qu’on veut et sur la corde qu’on veut (ici, sur la 3e corde). Les autres chiffres représentent chacun l’intervalle qu’il y a à partir de la note départ. Par exemple, le rond dans lequel on trouve «b7» signifie qu’à cet endroit sur le manche, on a une septième mineure par rapport à la note « 1 ».

Les intervalles à la guitare (sur une même corde)

Les chiffres en noir sont tous les intervalles que l’on retrouve dans une gamme majeure (intervalles majeurs ou justes), ceux en gris sont les intervalles mineurs, augmentés et diminués. Cool, pour une fois c’est comme un piano ; ça monte, on va à droite. Y a juste que ça fait vite un grand mouvement à faire à la main gauche, et que pour aller jouer une septième mineure 10 cases plus loin, on repassera pour le côté pratique et la rapidité.

Du coup, on va très rapidement faire un saut de corde, ce qui va multiplier les possibilités. Et un petit détail va compliquer le tout : l’accordage de la guitare! Notre cher instrument est (presque) accordé en quartes ; Mi – La – Ré – Sol – Si – Mi, de la 6e à la 1ère corde. On monte chaque fois d’une quarte pour passer d’une corde à l’autre (de la plus grave à la plus aigüe), SAUF entre Sol et Si : tiens, une tierce majeure. Youpi.


 

Les intervalles à partir d’une note sur une corde définie


En tenant cela en compte, je vous propose maintenant de voir les intervalles chaque fois de la même manière : à partir d’une note sur une corde définie. Vous trouverez d’abord les intervalles à partir d’une note sur la 6e corde, puis à partir d’une note sur la 5e corde et ainsi de suite. Pour chaque corde, au niveau de la position de la main, on se retrouve en gros face à deux cas :

  • jouer la fondamentale avec l’index ou le majeur, dans ce cas les autres notes se situeront globalement à droite de cette fondamentale. Ce sera la première possibilité.
  • jouer la fondamentale avec l’annulaire ou l’auriculaire, dans ce cas les autres notes se situeront globalement à gauche de cette fondamentale. Ce sera la deuxième possibilité.

Vous allez rencontrer peu à peu des diagrammes sur lesquels il n’y a que la fondamentale qui est renseignée et aucun autre intervalle n’est noté, cela signifie qu’il n’y a plus moyen de jouer l’intervalle en question dans cette position. Évidemment, le nombre d’intervalles possibles diminue au fur et à mesure que l’on se rapproche de la première corde de la guitare.


 

Intervalles à partir d’une note sur la 6e corde


Première possibilité

Intervalles à partir d'une note sur la 6e corde (1ère possibilité)

Deuxième possibilité

Intervalles à partir d'une note sur la 6e corde (2ème possibilité)


 

Intervalles à partir d’une note sur la 5e corde


Première possibilité

Intervalles à partir d'une note sur la 5e corde (1ère possibilité)

Deuxième possibilité

Intervalles à partir d'une note sur la 5e corde (2ème possibilité)


 

Intervalles à partir d’une note sur la 4e corde


Première possibilité

Intervalles à partir d'une note sur la 4e corde (1ère possibilité)

Deuxième possibilité

Intervalles à partir d'une note sur la 4e corde (2ème possibilité)


 

Intervalles à partir d’une note sur la 3e corde


Première possibilité

Intervalles à partir d'une note sur la 3e corde (1ère possibilité)

Deuxième possibilité

Intervalles à partir d'une note sur la 3e corde (2ème possibilité)


 

Intervalles à partir d’une note sur la 2e corde


Première possibilité

Intervalles à partir d'une note sur la 2e corde (1ère possibilité)

Deuxième possibilité

Intervalles à partir d'une note sur la 2e corde (2ème possibilité)


 

Exercices sur les intervalles sur une même corde


Allez, y a plus qu’à se mettre tout ça dans les doigts! Je vous propose de commencer par les intervalles sur une même corde. Pour cet exercice, rien de plus simple :

      1. vous choisissez une corde
      2. vous choisissez une case ; cette case sera la note de référence à partir de laquelle seront joués les intervalles, autrement dit ce sera la fondamentale
      3. vous jouez les trois comptines ci-dessous sur une corde et vous dites « aah oui, j’me souviens! »

Exercices intervalles sur une corde


 

Exercices sur les intervalles avec saut de corde


On continue sur notre lancée avec des exercices incluant des sauts de corde. Pour ces exercices :

  1. vous choisissez une corde (sauf la première, sur laquelle on sait aller jusqu’à la tierce majeure en restant en position)
  2. vous choisissez une case ; cette case sera la note de référence à partir de laquelle seront joués les intervalles, autrement dit ce sera la fondamentale
  3. vous choisissez la position de la main par rapport à cette case : soit la première possibilité (fondamentale jouée par l’index ou le majeur), soit la deuxième (fondamentale jouée par l’annulaire ou l’auriculaire)

C’est bon, vous êtes en place, et vous essayez de ne pas trop bouger de là, de manière à développer la connaissance des intervalles plutôt en position, en faisant des sauts de corde.

Dans ces exercices, une madame vous dicte des intervalles à la pelle, il n’y a qu’à essayer de les retrouver sur le manche et de les jouer. L’octave, la quinte et la quarte sont sous-entendus comme étant justes, donc si vous entendez « quinte » il faut jouer une quinte juste. Quelques conseils :

  • rejouez chaque fois la fondamentale avant de jouer la note demandée, de manière à entendre clairement l’intervalle
  • chantez les notes que vous jouez avec des chiffres, par exemple « un – bémol trois » pour fondamentale – tierce mineure
  • regardez votre manche de guitare ; l’idée est que tout devienne progressivement clair et visible

On est go! Les premiers intervalles à connaître : l’octave, la quinte et la tierce majeure (8 – 5 – 3).


 

Exercices sur les intervalles issus de la gamme majeure et des 3 gammes mineures


Les intervalles issus de la gamme majeure ( 2 – 3 – 4 – 5 – 6 – 7).

Les intervalles issus de la gamme mineure naturelle (2 – b3 – 4 – 5 – b6 – b7).

Les intervalles issus de la gamme mineure harmonique (2 – b3 – 4 – 5 – b6 – 7).

Les intervalles issus de la gamme mineure mélodique (2 – b3 – 4 – 5 – 6 – 7).


 

Exercices sur les intervalles issus des modes


Les intervalles issus du mode ionien (= gamme majeure : 2 – 3 – 4 – 5 – 6 – 7).

Les intervalles issus du mode lydien (2 – 3 – #4 – 5 – 6 – 7).

Les intervalles issus du mode mixolydien (2 – 3 – 4 – 5 – 6 – b7).

Les intervalles issus du mode dorien (2 – b3 – 4 – 5 – 6 – b7).

Les intervalles issus du mode éolien (= gamme mineure naturelle : 2 – b3 – 4 – 5 – b6 – b7).

Les intervalles issus du mode phrygien (b2 – b3 – 4 – 5 – b6 – b7).

Les intervalles issus du mode locrien (b2 – b3 – 4 – b5 – b6 – b7).


 

Exercices sur les intervalles issus d’accords avec tensions


Les intervalles issus de l’accord Maj13#11 (3 – 5 – 7 – 9 – #11 – 13).

Les intervalles issus de l’accord m13 (b3 – 5 – b7 – 9 – 11 – 13).

Voilà, j’espère que votre manche commence tout doucement à devenir plus clair en matière d’intervalles. N’hésitez pas à faire une petite dictée régulièrement, c’est à force de jouer et jouer encore les intervalles qu’ils rentreront dans la tête et dans les doigts!